jeudi 25 septembre 2014


A l’heure d’une organisation territoriale bouleversée, le monde rural est en mutation. Les politiques publiques développées depuis 20 ans portent le sceau d’inégalités qui se sont malheureusement aggravées. La fermeture de services publics, la remise en question de certaines politiques redistributives, le recul de l’Etat protecteur a fragilisé les territoires les plus vulnérables notamment en zone rurale. Sur la base de critères d’efficacité et de performance, les principes d’équité spatiale et de proximité ont été souvent négligés.

Alors, certes, il est aujourd’hui nécessaire d’aller vers l’organisation de la France du futur : avec des régions fortes pour l’économie et l’emploi, des métropoles et des communautés qui impulsent le développement des territoires et des services de proximité pour lesquels la mission des communes est irremplaçable. Mais nos campagnes ne peuvent plus être le parent pauvre des réformes de structures que connait le pays et qui ont pour habitude de faire peser sur lui des décisions qui semblent « imposées d’en-haut ».

Lutte contre la désertification des campagnes, dynamisation économique, maintien des commerces et des services publics, transports à la demande, maintien des classes rurales, lutte contre les déserts médicaux, accès à l’internet et à la culture... sont autant d’enjeux pour l’avenir de notre ruralité.

Il convient donc aujourd’hui de faire confiance au monde rural dans sa capacité à s’organiser et à être l’acteur de son propre développement. La recomposition intercommunale, la mise en place des Pays, maintenant PETR (Pôle d’Equilibre Territorial et Rural), des PNR, des programmes LEADER, des SCoT ruraux ou encore des Pôles d’Excellence Rurale, incarnent une mobilisation des acteurs locaux à la recherche de stratégies d’avenir. Il est urgent de s’appuyer sur ces dynamiques et leur donner les moyens de réussir. Sans saupoudrage, ni misérabilisme mais avec conviction.

Les atouts sont là : la vitalité de l’agriculture avec le dynamisme émergent de nouvelles filières comme l’essor des agroressources, l’activité sylvicole avec ses potentialités nombreuses et sous exploitées, la production énergétique véritable gisement d’activités (exploitation des biocombustibles, production d’énergie par l’éolien et le photovoltaïque, projets de méthanisation...).

Les élus locaux dans nos territoires sont dépositaires d’une culture de l’action où le concret et la proximité se conjuguent avec la volonté. L’intercommunalité de projet est alors un levier de cette dynamique.

Il est aujourd’hui nécessaire de faire confiance à cette « intelligence territoriale » et de la soutenir alors que se compose le nouveau puzzle des compétences des collectivités. Le Sénat, lors de l’examen du premier volet de décentralisation, a fondé ses travaux sur cette nécessité.

Au sein du Parlement, je sais que les élus du Doubs peuvent compter sur Martial Bourquin pour être leur porte-parole dans ce combat d’avenir pour une ruralité dynamique.